J’en ai toujours bavé avec la discipline.
Je ne suis pas né avec cette foutue capacité à faire les choses à l’heure, à la minute, sans tergiverser. Mon problème n’a jamais été le manque d’idées. Bien au contraire. J’ai toujours eu trop de projets. Trop d’envies. Trop de trucs en tête. Je me suis toujours dit que c’était ça le problème derrière mon manque de discipline. J’étais trop éparpillé pour pouvoir faire les choses de façon carrée.
Au moment où j’écris ces lignes, j’ai trois sites à faire tourner. Deux chaînes YouTube à alimenter. Des idées de business à lancer encore et ce petit blog a maintenir sur les flots. Et au milieu de tout ça, je dois trouver le temps de courir, de faire du sport, de méditer un peu et accessoirement…et de vivre tout simplement.
Pendant longtemps, ça m’a pourri la vie. Je me levais avec la tête pleine, je me couchais frustré. Le cerveau carburait à 200 à l’heure, mais à la fin de la journée, je n’avais pas fait le quart de ce que j’avais en tête. Les journées s’enchaînaient, et toujours cette impression d’être en retard sur moi-même.
Ça a été ma réalité pendant des années.
Le mythe du « bosse dur et tout ira bien »
Tu connais ce genre de discours : « Travaille dur et tout va s’arranger. »
Mais quand tu es comme moi, avec 25 idées à la seconde, ton vrai problème n’est pas de bosser dur. C’est de savoir quoi bosser. Et surtout, de t’y mettre sérieusement sans penser à l’autre tâche que tu pourrais faire à la place.
J’ai mis des années à comprendre que la discipline, ce n’est pas seulement une question de volonté. C’est d’abord une question de stratégie.
Car si tu comptes uniquement sur ta volonté pour avancer tous les jours, t’es mort.
La volonté, c’est un muscle qui fatigue vite. Tu peux être motivé le lundi matin, et cramer tout ton réservoir avant mercredi midi.
La paralysie du choix
Le premier problème, c’est le trop-plein.
Quand t’as plusieurs business, plusieurs chaînes, plusieurs projets en cours, ton cerveau est en surcharge permanente.
Chaque matin, tu te lèves avec cette question empoisonnée :
« Je commence par quoi aujourd’hui ? »
Et souvent, à force d’hésiter, tu commences par rien.
C’est ce qu’on appelle la paralysie décisionnelle. Le piège classique des entrepreneurs créatifs. T’as envie de tout faire. Tu veux lancer un nouveau produit, tourner une nouvelle vidéo, écrire un nouvel article, planifier un partenariat, lancer une nouvelle chaîne TikTok… Et à force de vouloir tout attaquer, tu ne termines rien. Pire encore, tu ne commences rien.
J’ai été enfermé là-dedans pendant des années. Des années, je te jure.
Le déclic : comprendre que la discipline n’est pas naturelle
Un jour, j’ai enfin admis la vérité :
je ne suis pas naturellement discipliné.
Et tu sais quoi ? Ce n’est pas grave.
Parce que la discipline n’a rien de naturel pour personne.
Les gens qu’on admire pour leur discipline ne sont pas plus « forts » que toi ou moi. Ils ont simplement créé un environnement qui les pousse à agir sans réfléchir. Des routines, des systèmes, des règles auto-imposées qui les empêchent de se poser la question du choix à chaque instant.
La discipline, c’est une mécanique, pas une vertu.
La règle des blocs
Mon premier vrai progrès est venu le jour où j’ai découvert la notion de « time blocking ».
Au lieu de me lever chaque matin en mode freestyle, j’ai commencé à découper mes journées en blocs horaires fixes.
Exemple concret :
- 7h-8h30 : sport ou course
- 9h-12h : contenu blog / rédaction
- 14h-16h : vidéos YouTube
- 16h-18h : gestion des projets / administratif
- Soirée : off ou lecture business
Évidemment, ce n’est pas toujours parfait. La vie est imprévisible. Mais 80% du temps, ce cadre me sauve.
Parce qu’au lieu de réfléchir à « ce que je dois faire », je me contente de suivre le programme que j’ai défini la veille.
Moins de charge mentale. Moins de procrastination.
Le sport comme socle
Le deuxième levier, ça a été le sport.
Je ne vais pas te jouer le gourou du fitness, mais faut être clair : ton corps et ton mental sont liés.
Quand je me lève le matin pour courir 5 kilomètres ou faire une séance de muscu, je déclenche une réaction en chaîne.
Je me sens plus net. Plus centré. Plus volontaire.
Le sport est devenu mon premier acte de discipline chaque jour.
Un rituel.
Un signal à mon cerveau : « Aujourd’hui, on avance. »
Même quand la journée part en vrille, au moins j’ai ce socle qui tient.
La tentation permanente de tout recommencer
Mais attention : la vraie difficulté, ce n’est pas de commencer. C’est de continuer.
Tous les 3 mois, j’ai encore cette tentation :
- Lancer une nouvelle chaîne secondaire
- Créer un nouveau site de niche
- Tester un nouveau business model
- Changer de format
- Tout réorganiser
Ce besoin maladif de nouveauté est mon démon intérieur.
Le problème, ce n’est pas l’envie d’entreprendre. C’est le prix qu’on paie en éparpillant son énergie.
Aujourd’hui, j’ai appris à me retenir.
Avant de lancer un nouveau projet, je me pose cette question simple :
« Est-ce que ça sert le système que je construis déjà ? Ou est-ce que c’est juste une distraction déguisée en opportunité ? »
9 fois sur 10, la réponse est claire : c’est une distraction.
La discipline comme construction d’un système
Au fond, la discipline n’est pas de se battre contre soi-même tous les jours.
C’est de construire un système qui t’évite d’avoir à te battre.
Mon système aujourd’hui tient sur 4 piliers :
- Time blocking strict : je planifie mes semaines à l’avance
- Limiter les nouveaux projets : j’ai un tableau où j’inscris toutes mes idées. Je ne démarre qu’un seul projet neuf par trimestre maximum.
- Routine physique quotidienne : sport chaque matin, sans négociation.
- Objectif financier prioritaire : chaque jour, je me demande quelle tâche sert le plus mes revenus long terme.
Apprendre à dire non à soi-même
Le vrai combat de la discipline, ce n’est pas contre la flemme.
C’est contre l’envie permanente de changer de cap.
Tu as 3 sites. Deux chaînes. Des dizaines de projets potentiels.
Ton cerveau va toujours te souffler :
« Et si tu lançais aussi un podcast ? Une newsletter en anglais ? Une formation crypto en plus ? Une chaîne sur l’immobilier ? »
Avant, j’aurais dit oui à tout ça.
Aujourd’hui, je me force à répondre non.
Pas parce que l’idée est mauvaise, mais parce qu’elle est prématurée.
Un projet abouti vaut 100 projets commencés.
Accepter que ce ne sera jamais parfait
Et surtout, j’ai intégré une chose essentielle : je ne serai jamais parfaitement discipliné. C’est un fait.
Il y aura toujours des jours où je dérape.
Où je procrastine.
Où je me disperse.
Mais le progrès, ce n’est pas de viser le 100%.
C’est de viser le 80% régulier.
Si tu arrives à respecter ton système 4 jours sur 5, 40 semaines par an, tu avances dix fois plus vite que 99% des gens.
Le piège des réseaux sociaux
Un autre poison de la discipline aujourd’hui, c’est la comparaison permanente.
Sur Instagram, Twitter, TikTok, tu vois des types qui lancent des business tous les mois.
Des entrepreneurs qui te vendent des méthodes miracles.
Des créateurs qui publient du contenu quotidiennement.
Tu te dis : « Je devrais faire pareil. »
Erreur.
Ils ne te montrent jamais l’envers du décor :
- Le nombre de projets abandonnés.
- Les équipes derrière eux.
- Les échecs invisibles.
Ta discipline, tu la construis pour toi, à ton rythme, pas pour impressionner l’algorithme.
Conclusion : la discipline est une compétence
Aujourd’hui, je ne suis pas devenu un moine Shaolin de la discipline.
Mais j’ai progressé.
- Je produis plus qu’avant.
- Je termine plus de projets.
- Je suis plus serein mentalement.
Pourquoi ?
Parce que j’ai compris que la discipline n’est pas une qualité morale.
C’est une compétence qu’on entraîne.
Un système qu’on construit.
Un environnement qu’on sculpte.
Chaque entrepreneur, chaque créatif devrait commencer par là.
N’attends pas d’être discipliné pour commencer.
Commence, et la discipline viendra avec le système que tu bâtis.
👉 Victor Petrochi